Il y a aujourd'hui un effort considérable de recherche sur la pathogénie génétique du diabète sucré. Un facteur pathogénique majeur, notamment de la forme la plus fréquente dans nos populations, le diabète non insulino-dépendant (DNID), est représenté par la résistance à linsuline. Celle ci caractérise également d'autres processus morbides, tels que l'obésité, l'athérosclérose ou les syndromes dysovulatoires avec des ovaires polykystiques. Les recherches dans le domaine de la génétique moléculaire se sont orientées tout dabord vers les principales étapes de la transduction de linsuline : le récepteur de linsuline et les protéines de signalisation post-récepteur. L'activité de notre groupe (Dr. F. Grigorescu, INSERM) a été initiée à partir détudes princeps dans le laboratoire de C. R. Kahn à Joslin Diabetes Center de l'Université de Harvard, à Boston (1983-1986) sur les défauts moléculaires du récepteur de l'insuline accompagnant les syndromes génétiques rares de résistance sévère à l'insuline, dits syndromes avec acanthosis nigricans. Létude sur le syndrome de Type A ou le lépréchaunisme par exemple, a permis lémergence d'un nouveau concept en diabétologie: les altérations de l'activité tyrosine kinase du récepteur détermineraient des défauts de transduction du signal insuline et en conséquence la résistance à l'hormone des cellules cibles. Il est devenu clair aujourdhui que la résistance à linsuline peut être due à des défauts à chaque étape de la cascade de signalisation de linsuline. Sur le plan génétique ce concept fut confirmé par lidentification de mutations dans le gène du récepteur responsables daltération de ces fonctions. Notre but est maintenant de développer des techniques évoluées permettant lidentification des mutations pathogéniques dans les gènes d'autres protéines de transduction notamment de substrats de phosphorylations du récepteur (IRS-1/et 2, insulin receptor substrate 1 et 2) et de protéines de signalisation dites à domaine SH2 (src homology), telles que la phosphatidylinositol (PtdIns) 3 kinase ou la GRB2. Nos recherches ont comme objectif principal de définir des sous-classes parmi les diabètes insulino-résistants correspondant aux défauts génétiques à chaque étape de la transduction. A terme, ces "marqueurs génétiques" pourront être utilisés comme des moyens de dépistage des sujets à risque.
| |
L'évolution de notre groupe dans le Service des Maladies Métaboliques (1987-1989) et puis dans le Centre de Recherche de Biochimie Macromoléculaire (CRBM), dirigé par J. Demaille, (1990-1995) a permis d'envisager la concentration de notre potentiel de recherche sur la génétique des diabètes insulino-résistants et dans une perspective dinvestigation clinique. Ceci se concrétisé en 1996 par limplantation de notre groupe à l'Institut Universitaire de Recherche Clinique (IURC), formant le Laboratoire d'Endocrinologie Moléculaire. Son activité est étroitement liée à léquipe Universitaire du Service dEndocrinologie de l'Hôpital Lapeyronie (Professeurs C. Jaffiol et J. Bringer et A. Orsetti) qui constitue la base du recrutement des sujets en étude pour la constitution dune banque d'ADN génomique et qui effectue l'exploration in vivo afin de mieux caractériser au niveau phénotypique les états dinsulino-résistance (Drs E. Renard et J. F. Brun). | |
Moyens techniques propres à léquipe : | |
Le laboratoire a été installé en 1996 sur 122 m2 créant des facilités pour la constitution des banques d'ADN génomique, l'identification des mutations par séquençage automatique des gènes, le dosage radioisotopique des récepteurs, la mutagenèse dirigé et l'établissement des lignées cellulaires portant des mutations et l'environnement informatique pour la modélisation moléculaire, l'analyse statistique et la création des banques de données génotypiques et phénotypiques. Il contienne une salle de biologie moléculaire (zone surveillée) une pièce de radioactivité (zone contrôlée), une pièce pour la culture cellulaire, une pièce L2 pour la culture de bactéries, une chambre froide, une pièce dautoradiographie et une pièce informatique destinée à lanalyse de séquences et la modélisation. Plus spécifiquement le "savoir faire" de notre laboratoire porte sur les domaines suivants: Techniques générales :
Biochimie des récepteurs :
Biologie moléculaire :
Informatique : | |
modélisation moléculaire (Insight II, Discover, Homology et Ludi ) installés sur une station IRIX Silicon Graphics. banque de données et gestion des séquences provenant du séquenceur automatique ABI (programme acedb, ABI Navigator) "curve fitting" (MLAB) sur Compaq et analyse statistique de données de liaison. | |
L'implantation de notre espace de travail à lIURC dans le même bâtiment que le Centre Régional d'Imagerie Cellulaire (CRIC), les laboratoires de Biologie et Biochimie des lipides, de Nutrition humaine, d'Imagerie de surface (dit à "Force Atomique"), de Dermatologie moléculaire, d'étude sur l'Hypertension ou de Biostatistique et Epidémiologie, ainsi que la proximité de lUnité Pédagogique Médicale (UPM) et du futur Institut de Génétique Humaine (IGH) doivent faire de ce laboratoire un site privilégié de formation et de recrutement dans le domaine de la recherche médicale. | |